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La course des géants du cloud marketing pour le secteur public: quels enjeux ?

Salesforce, Oracle, Amazon, Google, Adobe… ils sont tous sur le pied de guerre pour conquérir le secteur public en France.

Et pour cause.

Les organismes publics veulent accélérer les réformes. Ils doivent apporter des résultats tangibles et un retour sur investissement dans un minimum de temps.

Face au système administratif, les citoyens que nous sommes attendons une simplication et une centralisation des démarches.

Si je résume bien les études, les grands axes attendus pourraient presque se résumer à 3 points :

  • Ne pas avoir à fournir plusieurs fois la même information, en d’autres termes, la centralisation des données
  • Une plus grande rapidité du traitement des démarches en ligne
  • la synchronisation entre l’univers physique et l’univers virtuel pour créer un nouvel accueil de proximité : le « phygital ».

La transformation pourrait s’inspirer du secteur privé pour améliorer les processus et les systèmes informatiques. Et l’innovation permettrait de produire des améliorations durables centrées sur la rentabilité, l’efficacité et l’expérience citoyen.

Objectif 2022

 « Action Publique 2022 », c’est le nom du programme de transformation de l’action publique lancé depuis 2017.

Parmi les objectifs phares, améliorer la qualité des services publics en travaillant à la simplification et la numérisation des procédures administratives.

C’est un levier majeur pour l’amélioration des services publics et le gouvernement s’était donc engagé à offrir 100% des services publics dématérialisés aux Français à horizon 2022.

Une très belle initiative.

Malheureusement, la crise du Covid-19 est passé par là et le planning s’en retrouve probablement perturbé.

L’ensemble des démarches, par thèmes et ministères, sont accessibles publiquement sur l’observatoire de la dématérialisation produit par la Direction interministérielle du numérique, la DINUM.

La dernière actualisation date d’Avril 2020 et fait l’objet d’une mise à jour trimestrielle, on y trouve toutes les évolutions de manière très transparente.

Des enjeux colossaux

Les améliorations offertes par le numérique sont déjà notables. Les services tels impôts.gouv.fr, ameli.fr, ou encore caf.fr en sont la démonstration.

Mais les innovations vont continuer. Le Secrétaire d’Etat au Numérique souhaite accélérer la mise en place de l’identité numérique, qui se matérialisera par la carte d’identité électronique initialement prévue pour 2021.

Cette identité numérique permettra de réaliser en ligne un certain nombre de procédures, publiques mais aussi privées, qui nécessitent aujourd’hui un déplacement physique au guichet (ex : faire une procuration, ouvrir un compte en banque, etc.…).

Et ce n’est qu’une des innovations à venir. En réalité, le champ des possibles autour de la digitalisation et plus globalement autour de la data offre un terrain de jeu quasiment illimité pour les acteurs du cloud.

La donnée, ou plutôt la diversité de la donnée, représente encore un capital sous exploité par les acteurs publics qui veulent tirer pleinement parti de cet actif.

Les champs d’applications sont aussi divers que profitables et les géants du cloud marketing l’ont bien compris :

Pour les territoires et collectivités

Les modèles évoqués sont :

  • La capitalisation de données, qui permet d’optimiser et de donner de la visibilité sur l’énergie consommée
  • La fourniture de services type « freemium »
  • La promotion de la mise en commun : les habitants échangent entre eux des services voire la production d’énergie (création de micro-grids)
  • La proposition de services bon marché adossés à des revenus de type publicitaires

Immobiliers et constructions

En construction, les chantiers pourraient être mieux pilotés grâce à l’exploitation de la base de données, permettant ainsi des gains de temps et de coûts. Le travail collaboratif (le BIM) pourrait faciliter la transmission d’information entre toutes les parties prenantes du projet. On assisterait à l’émergence d’une véritable Supply Chain du chantier.

En phase exploitation, qui représente 75% du coût global du bâtiment, les gains liés aux usages du travail collaboratif sont les plus intéressants. Il permettrait notamment une optimisation de la recherche d’informations par une conservation des données techniques du patrimoine ainsi qu’un gain de temps dans l’intervention grâce à une meilleure localisation de l’équipement et de son descriptif. La connaissance plus fine des volumes sur le parc permet une optimisation des achats et une meilleure prévision et maitrise des budgets.

La fonction RH dans le service public

Avec plus de 5,4 millions d’employés dans la fonction publique, l’état est donc le 1er recruteur Français et on comprends aisément que les solutions tchnologiques liées à la fonction RH représentent un enjeu économique capital pour le service public. (source)

Les solutions HR Tech liées à la gestion des métiers et des compétences permettent de répondre à trois enjeux majeurs :

  • Cartographier en temps réel les compétences actuelles et futures pour une meilleure allocation et utilisation des ressources
  • Evaluer les écarts en termes de niveau de compétence à combler
  • Meilleure gestion des RH, allocation d’indicateurs de performance et données de compétences des agents grâce au RH analytics.

Exploitation des données de santé

Le marché de la donnée santé est évalué à environ 5,3 milliards d’euros, et devrait progresser en moyenne de 25 % par an dans les cinq prochaines années (selon Gartner). De quoi donner le vertige.

Dans ce domaine, les enjeux sont colossaux aussi bien d’un point de vue économique que sociétal : améliorer la connaissance médicale pour mieux soigner, optimiser l’efficience des services et des organisations de soins, inventer de nouveaux modèles économiques autour de la médecine….

L’open data apporte une vraie valeur ajoutée aux différents écosystèmes autour de la santé.

Les alliances les plus spectaculaires se nouent entre laboratoires pharmaceutiques (Novartis, Sanofi, Teva, Novo Nordisk) et Big techs (Google, IBM, Qualcomm), allant jusqu’à la création de véritables consortiums à l’instar de celui de J&J, IBM et Apple. D’autres alliances se concrétisent entre sociétés technologiques (Royal Philips et Amazon, Median Technologies et Microsoft).

Partage et commercialisation de données auprès du secteur privé

« L’or noir » que représente la data publique est une donnée très convointée par certains acteurs du secteur privé.

La donnée, même anonymisée, génère un intérêt certain pour de nombreuses ativités pour l’analyse des opportunités, des bassins de populations, pour les prédictions, les  : mutuelles, constructeurs auto, banques, immobilier, je laisse votre imagination fonctionner, sky is the limit !

Ce ne sont ici que quelques une des possibilités offertes par la digitalisation des services de l’état parmi tant d’autres.

Voyons maintenant l’approche des géants du cloud marketing.

Les géants du cloud Marketing à la conquête du secteur public

Salesforce, Oracle, Amazon, Google, Adobe…Ils sont tous sur le pied de guerre.

On peut facilement se représenter que le secteur public est à la fois un enjeu majeur de développement et la source d’une compétition féroce.

Même en période de crise, les gros acteurs du cloud marketing recrutent actuellement à tour de bras pour s’accaparer le marché public. Les pages d’emploi de chacune des 5 sociétés affichent toutes des opportunités (à l’heure où j’écris cet article).

Les argumentaires de vente à destination des services publics sont accessibles en ligne et nous permettent d’en savoir davantage sur les solutions proposées.

Chez Salesforce, le mini site de promotion créé pour l’occasion est animé et particulièrement bien fait : https://www.salesforcepublicsectordemos.com/fr-fr/

La suite SFMC ouvre la voie à de nombreuses exploitations : Social studio ouvre le champ à l’analyse des tendances et la prise de parole auprès des citoyens. Le App launcher permet d’organiser l’espace de travail des agents, Journey builder permet de planifier, personaliser et optimiser chaque interaction. SFMC terminaux mobiles est mis en avant pour optimiser la gestion des permis et des inspections. Le fil Chatter optimise les interactions avec les agents pour les réclamations et les démarches administratives…en bref, l’ensemble des outils de la Suite est exploitée de manière intelligente pour accompagner le secteur vers une transition réussie et pertinente vers le numérique.

Chez les autres géants, les pages dédiées renvoient davantage vers le service commercial :

Les freins reglementaires face aux acteurs du cloud

La durée et les conditions de résiliation du marché

Le contrat avec un prestataire de Cloud prend souvent la forme d’un « accord-cadre ». Or, selon l’article 78 du décret n° 2016-360 du 25 mars 2016 relatif aux marchés publics, la durée des accords-cadres ne peut dépasser quatre ans pour les pouvoirs adjudicateurs et huit ans pour les entités adjudicatrices, sauf dans des cas exceptionnels dûment justifiés. Cette durée de quatre ans se révèle bien souvent trop courte en regard des délais requis en amont pour hybrider ou relocaliser les systèmes d’information, qui prennent, en moyenne, entre 18 et 24 mois. En outre, les contrats d’hébergement souscrits par des entités publiques bénéficient d’un droit de rupture anticipée, tel que prévu par le cahier des clauses administratives générales (CCAG) relatif aux Techniques de l’Information et de la Communication (TIC).

Ces deux points constituent donc des freins pour les opérateurs de Cloud lors des réponses aux appels d’offre.

En savoir plus sur les clauses : https://cispe.cloud/website_cispe/wp-content/uploads/2019/09/CISPE-Buying-Cloud-Services-FR.pdf

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Les stratégies gagnantes du MarTech pendant la crise du Covid

Période difficile pour les départements marketing.

Les budgets publicitaires, s’ils ne sont pas rabbotés, sont carrément supprimés.

 Concrètement, l’IAB avait déjà annoncé la couleur en Avril : une prévision de baisse de 20 à 30% des investissements publicitaires liés à la crise Covid.

Leur prochain rapport nous en dira plus sur l’étendue précise des dégâts sur la période du confinement.

Pour les éditeurs web, la crise a été d’autant plus impactée qu’elle s’est doublée d’un Aller Retour de Google.

La 1er claque, c’est l’annonce de Google de ne plus diffuser les publicités auprès des éditeurs dont le consentement (RGPD) n’a pas été clairement recueilli.

Plus exactement, Google dit : « Si vous n’avez pas le consentement pour la finalité numéro 1, ‘stockage et accès aux informations stockées sur une device’, il est inutile d’appeler l’ad-server de Google ». (En voir plus sur le JDN).

La 2ème, c’est la mise à jour de l’algorythme Google, la May 2020 Core Update qui semble avoir affectée environ 10% des SERP.

Mais ces éléments n’ont fait que se greffer à un phénomène plus en amont de la chaîne.

Les entreprises sont actuellement à court de trésorerie.

Et il me semble tout naturel pour les marques de vouloir réduire leurs dépenses, à minima le temps de laisser passer l’orage.

Mais c’est précisément cette réaction instinctive qui peut avoir un effet d’entraînement vraiment négatif sur l’image de marque.

Les marques qui réduisent leurs budgets publicitaires vont économiser sur le court-terme, mais elles accélèrent la chute des ventes sur le moyen terme, pécisemment au moment une partie de la population va observer une baisse substancielle de son pouvoir d’achat et va faire de nouveaux arbitrages sur les dépenses du foyer.

D’ailleurs, un rapport récent semble avoir mis en évidence cette déconnexion publicitaire et les dommages que cela peut causer à la marque. Les consommateurs semblent se tourner prioritairement vers les marques et les entreprises (en particulier les entreprises locales en première ligne de la crise) qui se montrent présentes et semblent vouloir nous aider (le consommateur)  en temps de crise.  

La Stratégie du MarTech pendans la crise

C’est un secteur dynamique par nature, qui a toujours su s’adpater, et leur approche commerciale en temps de crise en est la parfaite illustration.

En effet, les postes marketing des entreprises sont particulièrement surveillés en temps de crise. Plus que jamais, le marketing des petites marques doit prouver qu’il apporte de la valeur à l’entreprise. Après le chômage partiel, les mesures de licenciement guettent, la priorité est d’apparaître comme un centres de revenus, et non de coûts.

Il faut être réactif. Le service marketing doit réduire ou suspendre rapidement les dépenses publicitaires inefficaces en temps de crise car le comportement des consommateurs a changé. Des messages pertinents, des investissements et des ciblages publicitaires performants, des actions fidélisantes adaptées au contexte Covid, ce sont des actions nécessaires à l’entreprise pour se démarquer de la concurrence, et diminuer l’impact du Covid sur les ventes.

Ces actions, elles sont possibles lorsque l’entreprise est équipée.

Et les sociétés du MarTech/MadTech l’ont parfaitement compris et intégré à leur stratégie de vente pendant la crise du Covid.

Aux Etats-Unis, Singular s’est mis à offir sa plateforme unifiée de données et d’analyses marketing pendant six mois.

Leur discours, « permettre de bénéficier d’une source unique de vérité sur les performances marketing, d’un accès automatisé et agrégé à toutes les données marketing, et d’une plateforme qui alignera toutes leurs équipes sur les mêmes mesures commerciales adaptées au Covid ».

Entre-temps, Hootsuite a annoncé qu’ils allaient fournir un accès gratuit à leur plan professionnel aux petites entreprises, dans le but d’aider les organisations les plus touchées à survivre à la crise.

Salesforce, de son côté, fournit six mois d’accès gratuit pour les équipes d’intervention d’urgence, les équipes de gestion des soins, les assureurs santé, les systèmes de santé et autres organisations de soins de santé qui répondent à la pandémie de coronavirus. 

Adobe a annoncé toute une série d’initiatives pour ses différents produits, notamment des essais gratuits et des pack de démarrage rapide pour l’utilisation commerciale de la signature Adobe (pour faciliter les signatures électroniques et les flux de documents pour les travailleurs en remote). C’est aussi une carte d’accès de 90 jours pour les enseignants afin de transformer le contenu de la classe en outils d’apprentissage en ligne avec Adobe Captivate.

Et ces initiatives des acteurs du MarTech/MadTech sont une excellente formule pour passer la crise au plus près des clients. En terme de fidélisation, c’est une réussite, mais c’est également un combo gagnant en terme de stratégie d’acquisition.

Une partie des clients qui utilisent ces outils gratuitement ne manqueront pas l’upgrade payante après la crise. En s’assurant que les responsables marketing communiquent et créent des liens avec leurs propres clients, les acteurs du MarTech augmentent leurs chances de survie.

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R.I.P. cookies ✞ Quelle direction pour la programmatique désormais ?

Un champ de ruines, autour des Gafas.

Et particulièrement autour de Google.

C’est ce que certains appréhendent en imaginant le paysage de la programmatique en 2022.

L’AdTech avait pourtant tout pour plaire. Lorsque j’ai quitté la vente d’espaces publicitaires en 2012, la page des adnetworks se tournait pour laisser place à la modernité. Exit les réseaux publicitaires en cascade, les dealers de PAP et les diffusions non contrôlées.

Le RTB annoncait un avenir radieux pour les annonceurs, un nouvel eldorado rempli de belles promesses : des meilleures performances en premier lieu, mais aussi une réassurance et un meilleur contrôle sur les investissements publicitaires online après les folles années du display « branding » 😉, de la fraude au clic, des arbitrageurs et des packs de diffusions pour le moins « aléatoires » chez les régies web display des années 2000 à 2010.

Mais 10 ans après, le constat est sans appel. Une nouvelle page publicitaire se tourne, à nouveau il va falloir se réinventer.

Le 15 Janvier 2020, Google annonce la fin de la récré. Il bloquera les cookies tiers sur son navigateur Chrome d’ici 2022.

Le marché de l’AdTech a tremblé. Le rouleau compresseur Google en veut plus.

Mais pourquoi Google est il si vorace ?

En réalité, le secteur envoyait déjà des signaux clairs dès 2017. les préoccupations liées à la protection des données et à la vie privée des internautes se sont progressivement accrues et les mesures anti-tracking se sont enchaînés.

En Septembre 2017, en particulier, Apple lance ITP (Intelligent Tracking Prevention), son programme anti-tracking destiné à bloquer une partie des cookies au sein de son navigateur Safari dans le but de protéger les utilisateurs des pratiques publicitaires et des risques de data leakage (fuite des données).

Un Gafa. C’est donc un Gafa qui avait envoyé l’un des premiers signaux. Et c’est une réalité économique. Plus on détient de valeur, plus on la protège. Apple avait déjà commencé avec Safari, il n’y avait qu’un pas avant que Google s’y mette avec Chrome.

(A l’époque Chrome avait déjà l’actif pour imposer sa loi, avec 63% du marché. Si Google a attendu Janvier 2020 pour annoncer la fin de vie des cookies tiers, ce n’était donc pas une question de pénétration du marché, mais certainement de maturité technologique, on y reviendra plus tard dans l’article…)

Par ailleurs, Google avait déjà phagocyté le marché du search marketing quelques années auparavant, il était logique que la suite les pousse désormais sur le marché du RTB pour adresser une solution publicitaire complète.

La suite s’enchaîne :

  • Mai 2018 : le Règlement Général sur la Protection des Données entre en vigueur pour renforcer le droit des personnes et responsabiliser davantage les acteurs traitant des données.
  • 2019 : Mozilla bloque les cookies tiers sur son navigateur Firefox
  • 14 janvier 2020 : la CNIL publie son projet de recommandation sur les modalités du consentement, préconisant aux éditeurs d’offrir à l’internaute le choix de consentir ou non à la pose de cookies par le biais de 2 boutons : « Accepter » et « Refuser » (à l’inverse des bannières de consentement actuelles qui incitent davantage à consentir au dépôt de cookie)

Et le 15 Janvier, le lendemain de cette annonce de la CNIL, Google fait son annonce.

Le marché de la publicité digitale est officiellement sur le point de basculer vers un nouvel écosystème sans cookie tiers et doit se réorganiser intelligemment pour pérenniser son modèle économique.

Toutes les strates de la programmatiques sont chamboulées.

Les conséquences pour toute la chaîne alimentaire

  1. L’annonceur

Les annonceurs sont confrontés à un nouveau défi, celui de la pérenité de leurs investissements publicitaires et de la granularité de l’analyse dans la gestion de leurs activités publicitaires sans cookies. Les cookies tiers interviennent en effet dans la mesure des campagnes, des parcours utilisateurs (analytics) et du suivi de l’attribution.

2. Les plateformes programmatiques et trading desks

Parcequ’une partie de la valeur ajoutée se situe dans les différentes données exploitées par les trading desks pour optimiser leurs achats (first party data, données éditeur et third party data), ceux ci vont évidemment être touchés par la disparition des cookies 3rd party.

Par ailleurs, les DSP utilisent des identifiants qui s’appuient également sur ces cookies. Avec la disparition des cookies, il sera donc impossible de monétiser les espaces publicitaires de manière optimale en adressant des annonces personnalisées.

Le capping et l’attribution affectés

Certaines techniques utilisées pour optimiser les performances des campagnes pourraient en outre perdre leur efficacité voire disparaître en même temps que les cookies tiers. C’est notamment le cas du frequency capping qui permet de contrôler la pression marketing (répétition et fréquence des messages). Or, une publicité digitale sans capping reviendrait clairement à une régression de l’écosystème à l’heure où le respect de l’utilisateur est au cœur des préoccupations de l’industrie, avec en prime : une montée de l’ad blocking.

Fournisseurs de technologies publicitaires cookie-based

Remarketing, Données probabilisées…Certaines technos ad tech (DSP, SSP, CRM onboarding, fournisseurs de data) reposent sur l’utilisation des cookies tiers pour le suivi et la reconnaissance de l’utilisateur.

3. Les éditeurs

Suite à la disparition du cookie tiers, les éditeurs vont très probablement perdre une part importante de leurs revenus : jusqu’à 52% de leur chiffre d’affaires, c’est Google qui le dit.

Coup dur en sus de la part Google, qui coupe désormais la diffusion adsense chez les éditeurs qui ne recueillent pas le consentement cookies. (c’est en marche…)

Drôle de coïncidence vous ne trouvez pas ?

Quelle évolution pour la publicité digitale désormais ?

Quel chamboulement en 20 ans.

Ce ne sont même plus des années chiens, mais véritablement un film en avance rapide.

Et avec un peu de recul, l’évolution parait assez logique.

A la préhistoire du digital advertising, avant les cookies tiers, les marques choisissaient où acheter de l’espace publicitaire en fonction du contexte. (Par exemple, je suis une assurance auto, il est pertinent pour moi d’acheter des emplacements sur les éditeurs qui traitent de l’actualité auto.) Les régies de l’époque avaient donc segmenté les packages publicitaires en agrégeant des inventaires et des sites par verticales contextuelles.

Avec l’évolution de l’Adtech, les annonceurs ont ensuite privilégié l’audience. C’était d’ailleurs bel et bien la promesse de la programmatique. Une publicité ciblée et performante. Les DSP ont donc permis aux annonceurs de pubber sur leurs personas (critères socio-démo etc) et leurs comportements.

Troisième épisode de la saga du digital advertising, c’est la la fin des cookies tiers, et cela soulève de nouvelles interrogations. Plusieurs pistes sont évoquées :

1. L’identifiant unique

Parmi les pistes évoquées, celle de l’ID unique. Pour certains spécialistes du secteur, « c’est plié », la solution de l’avenir sera bien celle de l’ID unique. Cette solution permettrait aux régies de proposer aux annonceurs une donnée qualitative et exclusive et aux annonceurs de continuer à adresser des publicités personnalisées.

Quand on voit la diversité des initiatives actuelles, ID5, PassMédia, Alliance Gravity, Skyline…difficile cependant d’imaginer l’ensemble de la chaîne qui parvient à adopter conjointement un procédé unique standard.

 Ou alors, si j’osais…un standard imposé par une grande puissance…Google par hasard 😉 qui pourrait mettre tout le monde dans le rang.

Il faut bien reconnaitre par ailleurs que certains acteurs Mar/AdTech commencent à faire une percée importante et disposent de belles ressources pour imposer leur solution.

Liveramp, notamment, suite à la cession de leur division Marketing Solutions d’Acxiom (AMS) pour 2,3 Milliards de dollars, disposent maintenant du cash nécessaire pour appuyer le déploiement de leur solution.

Et la solution est belle. Liveramp connecte déjà à 750 plateformes marketing digital et fournisseurs de données…Une bonne lancée donc.

2. FLOC – Federated Learning of Cohorts (FLoC)

Le FLoC, pour Federated Learning of Cohorts, permettrait via les navigateurs d’adresser une publicité basée sur les intérêts d’un groupe de personnes.

En bref, l’annonceur choisit un comportement de navigation d’individus réunis au sein d’une même cohorte (ou « troupeau »), c’est à dire de personnes similaires.

Pour résumé, c’est le principe initial du lookalike de Facebook.

Déjà actuellement, les intérêts sont généralement déduits en observant les sites ou les pages visitées, ce qui repose sur le suivi via cookies tiers.

Le FLoC permettrait de pubber désormais sur des groupes de personnes ayant des habitudes de navigation similaires.

Les technos proposeraient à l’avenir donc de pubber en fonction des habitudes de grands groupes plutôt qu’à partir de l’activité d’individus spécifiques. Le ciblage des publicités pourrait alors être partiellement ou complètement basé sur le groupe auquel appartient la personne.

Les navigateurs constitueraient donc des groupes en rassemblant des personnes ayant des intérêts assez similaires et en produisant des étiquettes adaptées au machine learning. Et le procédé ne révèlerait pas d’informations trop personnelles lors de la création des groupes ou de leur utilisation. Le navigateur met à jour la cohorte au fil du temps, au fur et à mesure que son utilisateur navigue sur le web. La valeur est mise à la disposition des sites web par le biais d’un indice client.

En revanche, je suspecte que ce soit la direction que Google a scénarisé pour l’évolution de la publicité digitale.

Pourquoi ?

Parceque le principe et la terminologie de cohortes sont déjà apparus en béta depuis un moment sur un autre produit Google…un outil qui collecte de la donnée, et qui s’adresse…devinez à qui ?

Aux annonceurs. Le début de la chaîne de l’AdTech.

Et oui, je parle d’Analytics.

Concrètement sur mon Analytics, cela se trouve dans l’onglet principal AUDIENCE, en béta :

Et cela donne quelque chose qui ressemble à un tableau de suivi de churn :

Bref, mon intuition me pousse à penser que c’est la direction Google, c’est à dire la direction du marché.

3. Le SSO (Single Sign-On) pour un ciblage cross-site

Ici c’est l’e-mail qui permettrait une connexion partagée via un SSO et permettrait par la suite le ciblage cross-site. Cela implique une centralisation des données.

Après tout, le Google Oauth et le Facebook Oauth sont très largement répandus. Mais de là à une mutualisation des données globales d’internet, difficile à imaginer. D’autant que cela pose un sérieux sujet de sécurité.

4. Le Edge computing

Je ne vais pas m’étendre dessus, car le procédé n’est valable que pour un site donné (par une segmentation et un stockage local sur le device utilisateur).

Conclusion

Cette évolution de l’Atech et plus globalement de la publicité digitale semble aussi passionante qu’incertaine pour tout le monde.

Il va falloir se réinventer, comme toujours depuis les débuts de la publicité digitale.

Si le marché publicitaire a toujours su évoluer en faisant preuve d’ingéniosité, l’évolution des outils et méthodes de tracking nécessaires au contexte actuel, au delà du consensus qu’elle représente, va nécessiter de nombreuses remises à niveau technologiques.

Facile lorsque l’on s’appelle Google, mais le contexte covid et l’affaissement actuel des budgets publicitaires mettent déjà actuellement en difficulté plusieurs acteurs du marché.

On peut facilement imaginer que la nouvelle page qui se tourne va laisser sur le carreau les plus fragilisés, pendant que les autres vont continuer d’innover. La loi de l’évolution.

Quoiqu’il en soit, on imagine aisément que depuis un moment déjà, les cerveaux Google ont scénarisé toutes les alternatives et planifié la suite grâce à l’emprise dont Google dispose sur l’ensemble de la chaîne à la dois du circuit Adtech mais aussi en terme de reach média sur leurs différents services (Google, Youtube, Chrome, maps…). De quoi soulever des questions philosophiques pour certains.

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